Pourquoi dit-on toujours que la littérature est imposée, donc indigeste, et jamais les matières scientifiques?

Cette question, posée sur Twitter par @sophierandr a lancé une discussion aux multiples ramifications.

Avec @elifsulavraie et @JSZanchi, je me suis rapidement retrouvé bloqué par la limite des 140 caractères. Alors que c’est un reproche récurrent fait à Twitter (comme le montre l’existence de services comme Twitlonger), je trouve, habituellement, que cette limite force à être concis (à défaut d’être pertinent) et qu’elle oblige parfois à quelques sympathiques acrobaties stylistiques et/ou syntaxiques. Mais là non. #frustration

Donc, me voici, sur ce blog à moitié mort, à essayer d’expliquer mon point de vue sur les maths, les livres, la physique et l’école.

Les maths c’est obligatoire

Et oui, pas moyen d’y couper, hors des sciences, point de salut. D’ailleurs, c’est bien simple, ça sert dans la vie de tous les jours. bon, pas tant que ça, en fait (merci de ne pas le répéter aux collégiens de votre entourage).

Le fait est que notre système scolaire est largement centré autour des sciences, et donc des mathématiques. Les “bons élèves” sont ceux qui ont de bonnes notes en maths et en physiques. D’ailleurs, ceux-là sont en fait bons partout, et vont “en S”, la filière de la réussite (pour les élèves / les profs / les parents -pas de mentions inutiles à rayer).

Puisqu’il faut en passer par les maths pour réussir, les élèves se taisent. Leurs parents aussi. Leurs parents les encouragent à se taire, même, c’est pas le moment de se faire mal voir par le prof, un bon commentaire sur le bulletin, ça peut toujours servir. Après tout, c’est du travail, ça ne peut pas être drôle tout le temps. Et puis il y a un programme à suivre et à boucler.

Coercition

La littérature (le “français”) c’est différent. Tout d’abord, comme c’est de l’art, on a le droit de ne pas aimer. Et heureusement, d’ailleurs. Mais ce droit de ne pas aimer, c’est la première justification pour trainer des pieds en cours de français.

“On m’a forcé à lire Émile Zola”

En français, comme en mathématiques, donc, il y a un programme. Avec des compétences à acquérir. Un programme probablement élaboré par des sadiques, bien décidés à forcer toute une génération à lire les mêmes livres chiants qu’ils ont lus pendant leur propre scolarité, 30 ans plus tôt.

La vérité est ailleurs

Mais même les plus étanches à la littérature, le savent : une autre littérature est possible. Ce qu’on reproche aux cours de français, ce n’est pas tant leur inutilité dans un futur parcours professionnel (qui s’est déjà fait embaucher grâce à sa connaissance encyclopédique de l’arbre généalogique des Rougon-Macquard ?), c’est le sentiment que, tant qu’à lire un livre, il y a forcément mieux ailleurs. Alors que pour les maths, si tu trouves que Pythagore, c’est nul, tu vas un peu ramer pour trouver une alternative pour calculer la longueur de l’hypothé l’hypoté du plus grand côté d’un triangle.

L'arbre généalogique de la famille Rougon-Macquart

Conclusion, plus ou moins

Il y a donc plusieurs raisons (bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses) pour lesquelles l’enseignement des mathématiques (et des autres matières scientifiques) n’est pas (trop) discuté par les élèves et les parents :

  • ça sert à trouver un boulot
  • le programme offre peu de substituts possibles aux théorèmes que l’élève trouve chiant
  • c’est des maths, c’est sensé être chiant

Alors que pour le français, il y a plein de raisons de se plaindre :

  • ça ne sert pas à trouver un boulot
  • cette année, le programme est nul
  • le prof est nul (il n’a pas lu Twilight)
  • ça ne sert pas à trouver un boulot

La réponse à la question

Les deux sont imposées (voire indigestes), mais les matières scientifiques, on n’a moins le droit de se plaindre.

Voilà, voilà, j’imagine que c’est assez indigeste, mais je n’ai pas prévu de me relire (j’ai un métier, merci).

Puisque vous êtes là, j’en profite pour vous annoncer que je vais essayer de ré-animer ce blog mort (zombie style) à l’occasion de la Route du Rock, ce week-end. À base de chronique des concerts, live-tweet et tout et tout (beaucoup d’ambitions, que quelques bières et décibels risquent d’atténuer).

2 thoughts on “Pourquoi dit-on toujours que la littérature est imposée, donc indigeste, et jamais les matières scientifiques?”

    1. J’aimerai bien…
      Le tout va être de trouver des sujets intéressants. Et je ne vais pas faire un festival par semaine…
      Il va falloir que je relise des livres peut-être. Ou que je rachète des disques plutôt que de rester bloqué avant 2005 🙂

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