Dans notre série “J’adore l’administration et les fonctionnaires sont tous des cons” (titre provisoire), je viens de vivre un moment d’infinie tristesse intérieure. (J’hyperbolise un peu, je me dis que ça motivera les visiteurs à poursuivre leur lecture).
J’ai un dossier d’inscription en 6ème à rendre pour demain (le 21 juin). D’ailleurs c’est marqué dessus : “à remettre au secrétariat du collège pour le 21 juin entre 8h15 et 18h00”.
Donc, dans un moment de productivité intense, j’ai rempli ledit dossier le 19 juin au soir. J’ai photocopié des trucs, scotché des machins, découpé des photos d’identité. J’ai aussi recopié 6 fois mon adresse (une fois pour l’inscription, une fois pour la vie scolaire, une fois pour l’intendance…). Rien que cette étape donne une petit idée de l’organisation interne, mais enfin c’est pas mon problème, hein, il faut bien que le personnel administratif s’occupe pendant les vacances scolaires.
Donc, ayant rempli le dossier avec un nombre relativement limité de ratures (sur chaque page, on te demande aussi la date du jour et la date de naissance de l’enfant, mais jamais dans le même ordre) (on te demande aussi “dans quelle classe est votre enfant ?” mais parfois ça veut dire “dans quelle classe sera-t-il l’année prochaine”, sans que tu ne sois jamais certain que tu as bien répondu), je décide de le déposer au secrétariat du collège le 20 juin. Avec un jour d’avance. C’est un peu le maximum que je puisse faire niveau organisation administrative.
Donc je me pointe au collège vers 13:00 (je prends sur mon temps de pause, c’est dingue ce sens du sacrifice dès qu’il s’agit des enfants) et je trouve le secrétariat. Qui est bien sûr fermé, puisque la secrétaire est partie déjeuner. Elle a bien le droit, mais dans ce cas, il ne faut pas hésiter à indiquer comme horaires 8:15 – 12:30 et 13:30 – 18:00. Par exemple. Ça fait quelques caractères en plus, mais du coup ça donne un peu de contexte. Les boutiques font ça quand elles ferment le midi. Ça s’appelle des horaires d’ouverture et c’est assez bien pensé.
Donc, vers 13:35, la secrétaire arrive. Je devrais déjà être au boulot depuis 5 minutes mais je suis un dingue. Me regarde et me demande pourquoi je suis là. C’est vrai ça, qu’est-ce que je peux bien faire là, devant le secrétariat avec l’enveloppe standard de remise des dossiers d’inscription ? S’ensuit un dialogue que je me dois de retranscrire ici (parce que c’est bien plus simple que de tout reformuler) :
– Je suis venu vous déposer un dossier d’inscription.
– C’est demain.
– Comment ça, c’est demain ?
– Les dossiers d’inscription, c’est demain.
– C’est écrit “à remettre pour le 21″…
– Le 21, c’est demain.
– Oui, mais c’est pas écrit “à remettre le 21”. C’est marqué “pour le 21″.
– Oui, mais je ne les prends que demain.
– Mais il fallait écrire “à remettre le 21”, dans ce cas-là. Les mots ont un sens (oui, j’ai vraiment dit ça, c’est sorti tout seul, je suis vraiment un sale con)
– De toute façon, je n’ai pas les listes.
Et elle est entrée dans son bureau, avec l’assurance de la meuf qui sait que, de toute façon je serai là demain. Je ne vais pas faire redoubler ma fille pour protester contre une mauvaise formulation.
N’empêche, pour une fois que j’étais en avance…